Actualités en bref

L’intelligence artificielle et le domaine de la santé :
L’intelligence Artificielle fait « la une », à la suite de la vulgarisation du moteur de recherche Chat GPT et du logiciel Midjourney (pour la création d’images) proposés dans le domaine public maintenant*.
Les usages associés ont soulevé polémiques, étonnement et craintes.
De fait, l’usage de l’IA dans les activités tant individuelles qu’industrielles est une vraie rupture qui va modifier les métiers de nombreuses professions.
Le secteur de la santé n’échappe pas à cette prospective et les promesses sont déjà concrètes :
- Image générée par IA ( CHATGPT ) sur la recherche en santé
* Deux concepts au cœur de ces outils :
- Les LLM (large langage model) : réseau de neurones capable d’inférer à partir de mots sources d’autres mots proches par un algorithme mathématique de distance vectorielle jusqu’à constitution d’une réponse satisfaisante à la question posée.
- La mise en œuvre d’une base de données d’apprentissage de grande taille et adaptée au domaine couvert.
Plusieurs voies semblent donc s’ouvrir en santé à la mise en œuvre de ces outils:
Le Médicament : la recherche est boostée par les outils LLM capables de créer de nouvelles molécules actives sur des pathologies et de fournir des modèles de test « in silico » (sur ordinateurs) pour accélérer l'évaluation thérapeutique.
L’interprétation de l'imagerie médicale au plus haut niveau par rapport aux professionnels (radiologie, ophtalmologie et dermatologie )
Des robots IA capable de dialoguer avec des malades de façon empathique dans une démarche d’accompagnement thérapeutique.
Des aides au diagnostic pour augmenter les performances des médecins traitants et à l’hôpital.
Des outils d'aide en psychiatrie : mesure de la tension émotionnelle.
Concrètement encore des approches fines et personnalisées de traitement sur des maladies graves : cancer du sein, sclérose en plaques.
Les questions Éthiques, Règlementaires
Si les craintes exprimées se sont largement inspirées des créations dystopiques à succès des auteurs de science-fiction, des questions concrètes se posent et nous interrogent sur les risques associés à ces technologies :
- Se fier au diagnostic machine plutôt qu'humain et la responsabilité en cas d’erreurs à la suite d’une décision AI qui en découlerait.
- La diffusion des données et les problèmes de confidentialité comme de droits d’auteurs.
- Comment contrôler les biais et discriminations (préjugé associés aux contenus de la base d’apprentissage : contenu majoritairement due à des auteurs masculins, prise en compte de fake news, et de texte IA , …)
- Accès équitable
- Souveraineté des états
Demain une concurrence sauvage et des Français dans la course :
- Aux USA et en Chine des investissements massifs.
Et les Français ont leur place dans ces développements :
- 80 % des chercheurs dans le monde sont des mathématiciens Français.
- Une entreprise en pointe (Licorne) en France Mistral AI avec son moteur au plus haut niveau unique en France et sa déclinaison su Smartphone : Le chat.
Gageons que dans le domaine de la santé les progrès seront encore très importants et les usages pour le bien être des patients de plus en plus pertinents.
Lecture du livre d’Éric SADIN « La vie spectrale » offert un jour de fête
Quel livre ! Offert par un proche passionné d’informatique et de traitement des données, il m’avait demandé, très gentiment, d’en faire une synthèse. Loin d’être un averti du thème de l’ouvrage, pourtant d’une actualité brûlante, je me suis lancé dans cet exercice, essayant de saisir la pensée de l’auteur.
L’Intelligence Artificielle, c’est un fait, est à l’ordre du jour. Elle illustre un monde qui change avec l’arrivée de nouvelles technologies qui prennent de plus en plus d’importance dans notre quotidien.
Si j’avais à résumer la thèse de l’auteur, j’emploierais l’expression (un peu emphatique) de rupture anthropologique. L’auteur pense en effet que l’homme qui s’est construit tout au long des siècles a voulu gagner en liberté, en créativité, en imagination, en initiative. La force de l’homme réside, selon l’auteur, dans sa capacité à penser, à faire et à entreprendre.
Or, aujourd’hui, il est confronté à une mutation majeure, irréversible dit-il, avec l’apparition depuis les années 70 d’internet, puis des réseaux sociaux, puis du smartphone, puis du Métavers, et maintenant de l’IA de recommandations et de l’IA générative.
Cette rupture technologique, dite disruptive, nous fait entrer dans un monde nouveau. La relation au réel est bouleversée. Le rapport à l’espace et au temps vole en éclat, et cède la place à l’immédiateté et à la proximité. Le monde des images nous envahit et la « rétine » devient le sens prépondérant au détriment des autres sens tel que le toucher. La créativité disparaît au profit des technologies qui guident nos choix, imaginent et créent à notre place.
Bref, nous sommes entrés dans l’ère de la de-subjectivation, de la virtualisation et de l’enfermement sur nous-mêmes. D’où l’expression rupture anthropologique ! Pour l’auteur, l’homme de demain, ne sera plus l’homme qui s’est construit.
Voilà en bref, un résumé très schématique du livre d’E.SADIN.
Que dire de plus, si ce n’est que l’auteur est particulièrement critique, à grands renforts, il est vrai, d’arguments de toute nature. On peut même dire que son essai est dystopique et sombre, voire parfois excessif. Quoiqu’il en soit, ses réflexions interrogent sur la place que prennent ces nouvelles technologies. Son propos nous invite surtout à garder suffisamment de distance et à réfléchir à l’usage que nous devons faire de ces transformations. Au fond, il s’agit non pas de rejeter, de résister, mais bien plutôt d’apprivoiser !

Les aînés et l'accueil aux urgences !
La crise sur le thème de l’accueil aux urgences s’exprime régulièrement et elle n’est pas nouvelle, d’ailleurs est- ce une crise ?
Les personnes âgées sont très concernées et appelées à être de plus en plus nombreuses. Elles sont parfois victimes de temps d’attentes incroyables dans les couloirs pouvant dépasser des dizaines d’heures.
Le diagnostic qui est fait sur cette situation est en fait partagé et ancien …
Même si la période de l'été, ou des vacances met l'accent sur la difficulté accrue de l'accueil des patients aux urgences pendant ces périodes (gestion des personnels), la tension reste vive durant toute l’année.
Bien sûr l’été les personnes âgées sont victimes des conditions climatiques et sont souvent fort utilisateur de ces services mais aussi pendant les périodes épidémiques de l’hiver..
Et la question de les prendre en charge dans de bonnes conditions est en premier lieu un choix éthique de société * .
Alors quel diagnostic de cette situation de crise qui dure ….
Peu de solutions définitives ont pu être trouvées jusqu'à présent même si certains progrès malgré tout sont à noter :
-Existence dans certains cas de filières spécifiques pour les personnages âgés permettant une amélioration du parcours.
-Régulation par le 15 des patients permettant l'orientation vers d'autres solutions que le passage aux urgences pour la prise en charge immédiate.
- la création des CPTS qui doivent coordonner l’intervention des praticiens sur le terrain.
- Travail sur les zones de désert médicaux.
Mais les problèmes restent là alors que le diagnostic est répété :
Les urgences sont victimes de l’arrivée de patients avec des petites maladies ou des affections sans gravité qui pourraient légitimement être prise en charge par des acteurs du territoire ou des de centres adaptés.
Les médecins coordinateurs font parfois défauts dans les EHPADs et rendent compliqués l’arrivée et la prise en charge aux urgences quand cela est nécessaire.
Bien sûr la pénurie de personnel compétent, médecin infirmiers, se fait cruellement ressentir et la sélection en amont des soins adaptés aux urgences ou en territoire reste le point crucial.
Mais la réalité est résistante et la solution relève de la coopération des acteurs de la filière autant que de la mise à disposition de moyens.
Et le Diable est dans les détails ……
A titre d’exemple concret :
les longues durées d'attente aux urgences sont aussi souvent la conséquence de la difficulté d'aiguiller en sortie des urgences rapidement vers des lits de médecine générale adaptés (en particulier la nuit et le weekend) voir d’obtenir des transports de retour vers les domiciles (ou établissements) Notons que ce point qui pourrait sembler du second ordre est à la croisée des difficultés. Tout d’abord la prise en charge des transports retours n’est pas automatique sauf en cas de situation de priser en charge longue maladie. Du coup les compagnies de transports (souvent en situation de monopole régionaux) et les chauffeurs sont parfois réticents devant des bons de prise en charge pas toujours honorées par la sécurité sociale avec la difficulté de saisir le patient qui se retranche derrière l’existence de ce bon de transport.